Résumé : Cet article déconstruit les idées reçues du métier de psychologue et explique les raisons d’aller consulter, pour évoluer de la souffrance à l’apaisement.
Après avoir défini les différents métiers commençant par « psy », il est maintenant temps de se pencher sur les raisons d’aller consulter un psychologue. Ce n’est pas forcément simple, notamment parce que beaucoup d’idées reçues nous arrêtent dans cette démarche.
Nous allons déconstruire toutes ces petites phrases concernant les psychologues. Ce sont des idées reçues qui font mal à la fois aux psychologues eux-mêmes, et aux patients qui se trouvent mal à l’aise avec l’idée d’aller consulter alors qu’ils en ressentent le besoin.
« Les psys, c’est pour les fous »
J’ai travaillé de nombreuses années en institution, EHPAD et en service hospitalier de soin de suite et convalescence. Quand je me présentais au chevet d’un patient ou d’un résident, c’est bien souvent une phrase que j’entendais, insinuant par-là que la personne n’avait pas besoin de mes services. Puis ma pratique est entrée dans les habitudes, et les familles, les patients et résidents n’ont plus associé mon métier à la folie. Au contraire, ils étaient contents de mon intervention. Quand j’ai créé mon cabinet et construit mon site internet, cette petite phrase s’est de nouveau fait entendre dans mon réseau : Si je mettais en avant mon métier, personne ne viendrait me voir. Jamais je n’aurais imaginé entendre de nouveau cette petite phrase. Je pensais que le métier de psychologue était entré dans les habitudes.
C’est une petite phrase qui est difficile à entendre, puisque nous voyons là l’impact des représentations négatives associées à la folie. Pourtant, certaines situations dans la vie rendent fous, tout comme la souffrance ou la douleur. Ne dit-on pas « j’ai mal à m’en rendre fou » ? Et bien les psychologues s’adressent à toute personne dont la douleur ou souffrance est passée au-delà du supportable. Au-delà de la folie, c’est la souffrance que nous accompagnons. La souffrance sous toutes ses formes : psychique, affective, émotionnelle, physique, morale, sociale. Les personnes qui viennent me voir souhaitent que la situation qu’ils vivent s’arrête ou évolue vers du mieux, et sont en quête de solution.
« J’ai passé l’âge d’aller voir un psy, à mon âge on ne peut plus rien changer »
Une autre idée reçue serait que passé un certain âge, ça ne serait plus utile d’aller voir un psychologue, parce qu’on ne peut plus changer, ou parce qu’on ne peut plus faire évoluer la situation ou sa vie.
Pour être intervenue en maison de retraite et dans les accompagnements de fin de vie, j’ai pu constater qu’on évolue et qu’on change de point de vue tant que la vie est présente. De la colère à l’apaisement, de l’angoisse à la sérénité, de la résignation à l’acceptation, de la confrontation à l’anticipation et la préparation. Tout est possible à tout âge. Il est toujours temps de se sentir mieux et bien dans sa vie, en paix avec soi-même.
« Les psys, ça met des choses dans la tête »
Une autre idée reçue c’est que « les psychologues nous mettent des choses dans la tête ».
Quand on va voir un psychologue, c’est pour évoluer et trouver une solution à son problème. Quand on s’engage dans un travail de psychothérapie, on chemine, prend conscience de certains éléments, et on remet en question un ordre que l’on croyait établi. Au fur et à mesure de ce travail, nous allons faire évoluer notre situation et notre vie pour qu’elle ressemble que ce qu’on aimerait. Des changements vont intervenir dans notre vie, notre situation de famille, notre vie de couple ou vie professionnelle. C’est pour cette raison que nous allons voir un psychologue : pour que notre situation change. Confronté à ce changement, notre entourage est parfois déstabilisé et a besoin de temps pour comprendre et se repositionner. Les psychologues ne mettent pas des choses dans la tête, ils posent des questions qui vont permettre aux personnes de trouver leur propre solution. Nous agissons comme un miroir qui permet à la personne de voir et prendre conscience de ce qui se passe, et comment elle pourrait faire évoluer les choses.
« Les plus fous, c’est les psys »
Une dernière idée concernant les « psy », c’est qu’ils sont « eux-mêmes fous ». Cette petite phrase vient probablement dire à quel point il est étonnant et peut-être difficile d’accompagner les maladies mentales ou la souffrance humaine. Et si des personnes y parviennent, c’est que peut-être, elles ne sont plus tout à fait normales. Effectivement, le métier de psychologue est difficile par certains côtés, puisque nous accompagnons les problématiques des personnes qui nous consultent. En tant que professionnel.le, nous appliquons une méthode de travail, une méthode d’analyse de la situation, et surtout nous prenons soin de nous en analysant notre pratique professionnelle. Analyser ce que nous faisons dans notre travail nous permet de faire la part des choses, de ne pas mélanger nos propres problèmes avec ceux des personnes qui nous consultent. Ça nous permet aussi de ne pas être envahi par les problèmes des personnes qui nous consultent.
Pourquoi aller consulter un psychologue ?
Quand la question se pose d’aller voir un psychologue, la véritable question à se poser, c’est le degré de souffrance dans lequel on se trouve. Si cette souffrance est envahissante, prend toute son énergie pour tenter de la faire taire, alors il est peut-être temps de venir consulter un psychologue.
Crédit image
Erikawittlieb sur www.pixabay.com